Coucou les ptits loups et désolée d'avance pour le pavé.

Je commence à désespérer avec ma Peppa, et c'est d'ailleurs un peu pour ça que je me suis inscrite sur ce forum (en espérant que j'aurai aussi des trucs positifs à raconter un jour ^^).

Pour situer un peu les choses :

Peppa a 1 an et 3 mois maintenant. Je l'ai eue à 3 mois. Ce n'était pas un coup de tête, ça faisait des années que je rêvais d'un bulldog. Je m'étais bien renseignée sur leur caractère, leurs spécificités etc., et j'avais lu tout ce que j'avais pu trouver sur Internet avant de l'adopter. J'avais choisi dès le départ l'éducation positive, et j'étais plutôt bien préparée (enfin, c'est ce que je croyais).

Le seul truc, c'est que je n'avais pas les sous pour acheter un bulldog anglais hahaha. Une dame que je connaissais avait régulièrement des portées, alors j'allais les papouiller dès que je pouvais, mais ça restait du domaine du rêve. Et puis un jour, un de ses bébés a attrapé la toux du chenil, ça a dégénéré en grosse broncho-pneumonie, elle a tout essayé : antibiotiques, injections, inhalations, ... elle a bien cru qu'elle allait la perdre. Inutile de dire que la petite a été séparée de ses 3 sœurs, et là déjà, j'aurais dû savoir que ça allait être galère pour l'éducation (qui allait lui apprendre à se contrôler si elle ne pouvait pas mordiller le reste de la portée ?).

Du coup, quand sa santé s'est améliorée, l'éleveuse n'a pas osé la vendre à des inconnus. Elle a donc pensé à moi comme famille d'accueil, à titre gratuit à condition que je lui fasse faire une portée si sa santé se maintenait (tout le monde autour de moi disait que c'était mieux pour une femelle d'avoir des petits au moins une fois dans sa vie, et c'était une occasion unique d'avoir enfin le boubou de mes rêves, alors j'ai sauté dessus sans sourciller).

Je suppose que le départ était déjà raté entre Peppa et moi : vu que c'était une survivante, j'ai dû inconsciemment la surprotéger et m'attacher un peu excessivement.

Bref, les mois sont passés, elle m'en a fait voir de toutes les couleurs comme tous les chiots, ses problèmes respiratoires sont devenus un mauvais souvenir (je touche du bois), vers ses 6 mois j'ai réalisé que je n'avais pas envie de mettre sa santé en danger par une césarienne, alors j'ai fait un gros chèque à la dame quitte à être à découvert haha. Finalement, j'aurais pu aller choisir mon chiot dans une portée comme tout le monde, au point où j'en étais... enfin bref c'est la vie. Du coup, hop, Peppa était officiellement à moi et je l'ai stérilisée.

Vers 7 mois, comme il n'y avait aucune amélioration niveau propreté, mordillements, obéissance (pourtant je respectais vraiment tous les conseils à la lettre), j'ai ennnnncore dépensé des sous pour un forfait 5 séances avec une comportementaliste spécialisée dans l'éducation positive. Il en est ressorti que Peppa n'avait aucun auto-contrôle. Pas étonnant, vu ses débuts dans la vie. Donc on a travaillé au clicker et des améliorations sont apparues touuuuuut doucement. De complètement ingérable, elle est passée à juste chiante comme un chiot à peu près normal, et on en est resté là. J'ai adopté le clicker, du coup.

Parenthèse boulot : quand elle était petite, à part son quart d'heure de folie de 14h et du soir, elle ne faisait que dormir, alors je l'emmenais avec moi au cabinet; je travaille essentiellement avec des enfants, autant dire que c'était la mascotte. Elle se réveillait pour léchouiller chaque nouveau patient, et elle retournait dormir dans son panier le temps qu'on travaille. Le rêve... (à part pour les accidents de pipi et caca). À mesure que son besoin de sieste a diminué, ses bêtises ont augmenté, et le jour où elle est devenue carrément méchante (avec moi hein, jamais avec les petits), j'ai arrêté de l'emmener. Aujourd'hui, c'est devenu un truc exceptionnel (moins d'une fois par mois), et je le déplore. Les patients aussi. Le principe du bulldog étant de dormir la moitié du temps, je pensais vraiment qu'elle serait heureuse au boulot avec moi. Là, la personne qu'elle voit le plus dans la journée est ma mère, alors bonjour les repères. Oui au fait, je suis obligée d'habiter avec ma mère et mes frères, pour des raisons familiales compliquées et inintéressantes.

À l'heure actuelle, Peppa n'est toujours pas propre. Et pourtant je continue à la féliciter comme une folle dès qu'elle fait dehors, à renforcer (clicker et croquette), mais elle ne demande toujours pas à sortir. Je suis obligée de noter tous ses pipis et cacas sur une ardoise pour anticiper ses besoins : je me dis « ouhlà ça fait deux heures, hop on la sort », sinon c'est l'accident assuré. Bizarrement, la nuit elle est capable de se retenir dix heures, et lorsqu'il n'y a personne à la maison, elle dort jusqu'à notre retour (donc pas d'accident non plus). C'est quand on est là et qu'elle est réveillée qu'elle fait partout, je crois que c'est vraiment pour se faire remarquer.
Lorsque je l'isole pour la punir, c'est un caca systématique, preuve qu'elle sait très bien contrôler quand ça sort ^^
Et même les jours où elle fait tout dehors parce que j'ai réussi à surveiller tous ses déplacements, on en est quand même à minimum 7 pipis et 4 cacas, ce qui me paraît beaucoup.

Je m'étais fait une raison (« elle est plus longue que les autres, tant pis, ça passera, c'est la crise d'ado, mon frère a a bien mouillé son lit jusqu'à ses 13 ans »), jusqu'à cette semaine où la véto m'a dit que ce n'était vraiment pas normal et qu'il fallait prendre rdv avec un spécialiste. - « Mais c'est déjà faaaaait !! ». Elle n'a pas su quoi répondre.

...Et ça m'a fait péter les plombs. D'un seul coup, je me suis mise à penser des trucs horribles : Peppa est une handicapée, une fois de plus je me suis fait avoir, ça m'apprendra à vouloir faire ma radine, ma vie était tellement plus simple sans elle, de toute façon elle ne m'aime pas, j'ai été bien débile de croire que je pouvais me faire respecter par un chien, etc. etc.

Oui, parce que la propreté ce n'est pas grand chose, le problème de fond, c'est vraiment que je n'arrive à rien avec elle : elle n'a toujours pas acquis le rappel, elle me mord quand je la punis, elle attaque le chat dès qu'elle la croise, elle refuse de rentrer quand elle joue dans le jardin, elle me défie en permanence (du genre pipi sur le canapé en me regardant droit dans les yeux), elle n'est pas affectueuse pour un sou (je ne demande pas une peluche, mais un minimum de compensation pour tout le boulot qu'elle me donne quoi)...

Bref, je tombe en dépression canine là. Le soir de la réflexion de la véto, j'ai pété un câble dans le jardin : il était 23h30, je voulais me coucher, mademoiselle faisait la folle dans les fleurs au lieu de faire pipi, les voisins se moquaient de moi à leur fenêtre, et d'un seul coup je me suis mise à lui hurler dessus, je l'ai attrapée méchamment par son harnais, elle a eu aussi peur que moi parce qu'elle est partie se cacher sous la table (sans avoir fait pipi évidemment – je l'ai nettoyé le lendemain matin dans le couloir), et depuis, je suis au bord de la crise de nerfs à chaque fois qu'elle me fait tourner en bourrique. J'ai honte de m'être emportée, j'ai peur qu'elle m'aime encore moins maintenant. Et j'ai d'autant plus honte que je suis à deux doigts de re-craquer en permanence.

Du coup j'ai opté pour le détachement en attendant de trouver une solution. Je lui fais le moins de caresses possible, je ne lui accorde pas d'attention, juste le minimum : manger, soins, sorties pipi et caca, balades pour se défouler, nettoyage de ses bêtises sans rien dire quand elle en fait. Comme ça je garde mon sang-froid, et ça lui fait les pieds.

Mais je suis excédée et je crois qu'elle le sent.

Et je ne vous raconte même pas les disputes que ça génère à la maison >.<

Voilà où j'en suis. Tout ce que je voulais, c'était une grosse mémère pour gambader avec moi, m'accompagner au boulot (en libéral on se sent seul), partager plein de trucs chouettes, la rendre heureuse, mais là je me sens comme ces mamans d'enfants handicapés adoptés dans les pays de l'Est, et je suis sûre qu'elles gèrent ça mieux que moi. J'ai honte.


Si quelqu'un a des idées ou pète un plomb aussi, je suis preneuse!